Dojo
Shidokan.
Naka
Ima.
Ici
et maintenant. Cela illustre parfaitement la nécessité de se
focaliser sur le présent. Ce qui est passé est passé, nous ne
pouvons rien y faire. Ce qui viendra demain ne peut être connu et il
est illusoire de vouloir le prévoir. Par contre, il faut pouvoir
s'attendre à vivre le futur sans angoisse et jouir pleinement de
l'instant présent. Ce précepte de vie est issu du Bouddhisme et
surtout du Taoïsme. Vivre intensément chaque instant est une
philosophie de vie purement orientale mais qui tend à
s'occidentaliser pour éteindre le fameux Burn-out ou soigner la
boulimie, l'anorexie, les prises de poids incontrôlées, douleurs
stomacales... Bref, tout ce qui touche au vécu angoissant. Ruminer
le passé, ce que l'on a manqué ou ce que l'on a perdu, est souvent
notre activité cérébrale préférée et cela nous met dans un
lamentable état mental. On exprime alors de diverses manières non
contrôlées notre ressenti, ce que les autres en perçoivent est
plutôt pitoyable.
Accuser
les autres de son malheur, donner des excuses à nos souffrances et
nos échecs par de minables explications, n'est pas une gloire. La
seule leçon à tirer de ces événements est que l'on doit se
relever, se remettre debout et vivre pleinement ce moment où l'on
remonte vers la vie. Le reste est du passé. Accueillons gaiement
l'après-échec. Mettons notre meilleur cœur à vivre ce nouveau
présent. Il importe de voyager libre d'hier et conscient
d'aujourd'hui.
Vouloir
modifier les autres ou leur donner des leçons est aussi une erreur.
Penser à changer de petites choses dans notre vie peut provoquer un
questionnement et une attitude différente chez nos proches. Il n'est
pas toujours nécessaire d'effectuer de grandes choses pour obtenir
un résultat probant en retour. La réflexion doit se porter sur
l'essentiel du bonheur, en éliminant le superflu.
Il
s'agit aussi d'une principe de survie, l'esprit perturbé ne peut
percevoir le danger. Pire, il ne peut y réagir correctement. Le
précepte est particulièrement adapté à la pratique des arts
martiaux. Il s'applique surtout dans la réflexion à notre pratique.
L'art du sabre pratiqué sans adversaire physique apparent demande au
iaïdoka expérimenté une perception de danger imminent nécessaire
à une réalité d'action. Cela ne peut se faire qu'avec un esprit
calme et serein, orienté sur la sensation positive de l'instant
présent. Il interdit toute crainte, tout jugement, toute pensée
négative.
Pour
vivre intensément l'instant présent et pouvoir réagir calmement à
tout ce qui vient, il faut aussi être capable de répondre à toute
sollicitation et s'y être préparé. Celui qui pense qu'il va y
arriver sans entraînement profond est un sacré veinard ou un sot
présomptueux. Être vigilant et prêt à toute chose est la qualité
ultime du guerrier japonais. Bien sûr, on ne peut raisonnablement, à
notre époque, vivre comme un samouraï, suspendant notre sabre,
pointe vers le bas, accroché par un cheveu, au dessus de notre
couche.
L’insouciance
de l'enfance est un des meilleurs moyens pour vivre pleinement le
présent. Cette soif infantile de découverte ne doit pas nous
quitter. C'est elle qui nous pousse à ne pas craindre l'inconnu.
Plus nous nous mettons volontairement en situation inconfortable,
plus nous travaillons à apaiser notre mental et diminuons nos
angoisses. L'expérimentation de situation douloureuse ne devrait pas
nous permettre de limiter notre quête de découverte de bonheur. Au
contraire cela devrait nous renforcer dans cette approche de pleine
jouissance du moment présent.
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