Dojo
Shidokan.
Calligraphie de Ishido senseï.
Ji
Ri Ichi.
La
réunion de la technique et de la théorie. Riaï est l'histoire
démontrée par le kata, ce que l'on comprend quand on voit les
mouvements, ce qui donne un sens à nos gestes. Ri est la théorie,
ce qui vient du passé, ce que les anciens nous ont laissés. Ji est
la pratique, le présent.
Ce qui donne un sens à la pratique est l'attachement à faire de son
mieux pour comprendre la théorie des anciens et l'intégrer à nos
actes d'aujourd'hui. Mais l'enseignement est aussi un ordre de
demande de travail, ce n'est ni un dogme, ni une vérité
inébranlable. C'est juste un cliché instantané d'une demande
d 'étude. Le paradoxe est qu'il faut s'attacher aux détails
des gestes et en même temps se détacher des détails
d'enseignements tout en les intégrant.
La
compréhension logique d'un kata devrait être la même
interprétation pour tous. Dans les grandes lignes, c'est possible,
mais dans les détails, on en est loin. Il y a toujours possibilité
de discuter d'une situation. Mais il importe de connaître
parfaitement la situation impliquant la réalisation d'un kata que le
senseï enseigne pour comprendre et intégrer la gestuelle
enseignée. D'où la nécessité de poser des questions lors des
stages.
L'exécution
lente, corps et esprit détendus, en étudiant en détail chaque
geste réalisé et son utilité est nécessaire pour donner une
chance à notre progression. Faire la chasse aux gestes parasites est
souvent rappelé par les senseïs japonais. Réfléchir à la
situation et à la nécessité de chaque geste sans en mettre trop,
sans crispation est la base de l'étude. Si on ne médite pas
calmement sur le Ri pour le comprendre, il est difficile de l'inclure
dans notre pratique Ji. Les détails de chaque action doivent être
clairs dans notre tête, alors nos gestes seront purs et
démonstratifs.
Le
timing correct des actions doit aussi être vérifié pour voir s'il
correspond bien à la situation. Et enfin le tempo ou rythme doit
varier suivant chaque situation du kata.
Le
placement correct de Seme et le regard Metsuke sont aussi d'une
grande utilité. Tout cela fait partie de la compréhension théorique
du kata, le Ri.
Le
but de l'art martial est l'évolution positive du comportement humain
au travers de cette pratique. Il ne faut pas donner comme objectif à
notre pratique de gagner ou de vouloir faire mieux qu'un autre, mais
bien de devenir un meilleur humain avec les autres. Acquérir et
posséder ne peuvent mener qu'à l'illusion et à la déception. La
méditation permet de rejoindre le Ri qui vient du passé au Ji qui
est le présent.