mardi 5 novembre 2019

Ji Ri Ichi


Dojo Shidokan.

Calligraphie de Ishido senseï.


Ji Ri Ichi.


La réunion de la technique et de la théorie. Riaï est l'histoire démontrée par le kata, ce que l'on comprend quand on voit les mouvements, ce qui donne un sens à nos gestes. Ri est la théorie, ce qui vient du passé, ce que les anciens nous ont laissés. Ji est la pratique, le présent.

Ce qui donne un sens à la pratique est l'attachement à faire de son mieux pour comprendre la théorie des anciens et l'intégrer à nos actes d'aujourd'hui. Mais l'enseignement est aussi un ordre de demande de travail, ce n'est ni un dogme, ni une vérité inébranlable. C'est juste un cliché instantané d'une demande d 'étude. Le paradoxe est qu'il faut s'attacher aux détails des gestes et en même temps se détacher des détails d'enseignements tout en les intégrant.

La compréhension logique d'un kata devrait être la même interprétation pour tous. Dans les grandes lignes, c'est possible, mais dans les détails, on en est loin. Il y a toujours possibilité de discuter d'une situation. Mais il importe de connaître parfaitement la situation impliquant la réalisation d'un kata que le senseï enseigne pour comprendre et intégrer la gestuelle enseignée. D'où la nécessité de poser des questions lors des stages.

L'exécution lente, corps et esprit détendus, en étudiant en détail chaque geste réalisé et son utilité est nécessaire pour donner une chance à notre progression. Faire la chasse aux gestes parasites est souvent rappelé par les senseïs japonais. Réfléchir à la situation et à la nécessité de chaque geste sans en mettre trop, sans crispation est la base de l'étude. Si on ne médite pas calmement sur le Ri pour le comprendre, il est difficile de l'inclure dans notre pratique Ji. Les détails de chaque action doivent être clairs dans notre tête, alors nos gestes seront purs et démonstratifs.

Le timing correct des actions doit aussi être vérifié pour voir s'il correspond bien à la situation. Et enfin le tempo ou rythme doit varier suivant chaque situation du kata.
Le placement correct de Seme et le regard Metsuke sont aussi d'une grande utilité. Tout cela fait partie de la compréhension théorique du kata, le Ri.

Le but de l'art martial est l'évolution positive du comportement humain au travers de cette pratique. Il ne faut pas donner comme objectif à notre pratique de gagner ou de vouloir faire mieux qu'un autre, mais bien de devenir un meilleur humain avec les autres. Acquérir et posséder ne peuvent mener qu'à l'illusion et à la déception. La méditation permet de rejoindre le Ri qui vient du passé au Ji qui est le présent.


Voeux 2024