vendredi 19 octobre 2018

Kinomoto senseï


Le discours de Yuki Kinomoto Sensei lu à voix haute par Andy Watson Sensei lors du
stage d’été 2015 de la British Kendo Association.

Chers amis,
J'espère que cette lettre vous trouvera tous en bonne forme. C'est actuellement la belle saison des
frais vergers au Japon, mais nous aurons sous peu la saison des pluies.
Comme vous le savez déjà, moi, Yuki Kinomoto, ai passé l’examen des Hachidan de Iaido à
Kyoto le 3 mai 2015 et j’ai reçu le huitième dan de Iaido ZNKR, ce qui est plus que je ne mérite. Entre-temps, j'ai reçu beaucoup de messages de votre part pour fêter cela, ce dont je vous remercie.
J'ai commencé à pratiquer le Iaido quand j'avais dix-neuf ans. Depuis lors j'ai étudié sous l’égide
de mon mentor Matsuoka Sensei et l'ai suivi pendant trente-cinq ans -- d’où découle cette fois ce succès à mon test de Hachidan. Je n’aurai pas reçu mon Hachidan sans la supervision de Matsuoka Sensei. Matsuoka Sensei, qui est mon mentor, m’a toujours considérée chaleureusement, que
je sois heureuse ou triste ou quand je me trouvais dans des circonstances difficiles ou douloureuses.
Lorsque je repense au passé, il me semble que j'ai connu plus de choses difficiles que de
bonnes choses, cependant je n'ai jamais renoncé à poursuivre la voie du Iaido, ce qui a été ma
meilleure décision. Je voudrais louer ce qui a été le meilleur choix pour moi.
Comme j'ai perdu mes parents très tôt, la durée pendant laquelle j’ai pratiqué le Keiko
avec Matsuoka Sensei est plus longue que celle passée avec mes parents. Comme Matsuoka
Sensei est mon parent de substitution, il me comprend vraiment et considère avec estime ma
façon de penser. C'est pourquoi j'ai été capable de continuer à pratiquer très durement le Keiko;
J'apprécie vraiment sa bonté.
Pour votre information, comme Matsuoka Sensei m'a présentée à Ishido Sensei, il m’a
été possible me rendre en Europe pour le Keiko -- C'est pour ça que je suis en mesure de vous
voir. Pour la préparation à mon Hachidan ZNKR Seitei Iai, l’enseignement de Ishido Sensei
m’a été facile à comprendre dans ses explications du Riai, la condition par laquelle le Waza et
les mouvements entre soi et ses opposants sont rationnels et déterminés et les techniques prennent
techniquement sens. C'était comme résoudre une équation mathématique simple.
En ce qui concerne le Kôryû, Matsuoka Sensei m’a entrainé à maintenir le Kokoro-noma,
l'espace ou la distance entre Tekki et moi-même à chaque instant notable. J’ai pratiqué le
Keiko selon l'orientation de Ishido Sensei et Matsuoka Sensei. Je n'ai pas pratiqué le Keiko dans
l'intention d’essayer de faire quelque chose, mais sans aucune intention.
Tandis que je pratiquais, j'ai senti que mon état d’esprit était en train de changer naturellement.
J’ai fait l’expérience que mon esprit n'était pas préoccupé en quoi que ce soit par mon examen de Hachidan, pour lequel je me présentais pour la première fois de ma vie. Maintenant je suis pleine de reconnaissance. Je n'ai pas la véritable sensation d’être huitième dan, mais je me sens heureuse et je dois aussi en porter la responsabilité. Je vais apprécier la signification du Hachidan qui m'a été donné par les jurés de l’examen et essayer de découvrir ce que je pourrais faire à partir de maintenant en tant que femme. Nos aînées les femmes huitième dan, Aoki Sensei et Hatakenaka Sensei, qui ont fait une grande avancée, sont devenues mon objectif. Par conséquent, je ferai de mon mieux pour les jeunes femmes qui devraient aimer le Iaido et continuer à m'entraîner pendant longtemps, ce qui est de ma responsabilité.
Je dois m'entraîner plus dur dorénavant pour améliorer encore plus chaque technique pour accueillir de nouveaux gradés. Comme je poursuis la voie du Iaido par l’entraînement, j’ai hâte de pratiquer le Keiko avec vous. J’aimerais chaleureusement que vous vous joigniez à moi de la même façon que vous l’avez fait jusqu'à présent. Entre-temps, Matsuoka Sensei et moi allons venir aux Pays-Bas et au Royaume-Uni en août, nous apprécierons votre aimable assistance au cours de notre voyage et nous attendons avec impatience de pratiquer le Keiko avec vous.
Merci beaucoup, vraiment.
Yuki Kinomoto

jeudi 4 octobre 2018

P West senseï


Est-ce que toucher la cible est une priorité ?

Par Peter West Sensei, 7e dan Kyoshi, Myoken Dojo, le 13/07/2016

Il y a deux aspects dans le fait de toucher la cible : être au bon endroit et arriver au
bon moment. Je ne considère ici que la question d'être au bon endroit.
Les élèves me demandent parfois quelque chose comme “Qu'est-ce qui se passe si
l'ennemi se déplace?". C’est une question significative et un point important, mais
induits par un manque de pertinence.
Prenons Mae du ZNKR Seitei Iai, Nukitsuke par exemple. Certaines personnes disent
que vous devez couper avec le Boshi (tranchant de la pointe), certains disent avec le Monouchi (premier tiers). Lorsque nous obtenons ces deux réponses de Hanshi, à l’évidence aucune n’est fausse. Le manuel (ZNKR) ne précise pas. Il dit de frapper la tempe droite de l'ennemi. Il ne dit pas si le sabre se déplace vers l’avant tout au long de la coupe ni s’il coupe sur toute la largeur du visage ou juste sur le côté de la tête, ni s’il coupe perpendiculaire à la ligne médiane ou s’il pousse vers l’avant en diagonale. On nous dit que nous devons frapper la tempe, on nous dit que les épaules doivent être tournées à 45 degrés, et on nous dit ensuite exactement de combien nous déplacer vers l’avant pour exécuter Kiritsuke (Kirioroshi). Le déplacement correct vers l'avant doit toucher à la distance correcte la cible où nous estimons qu'elle se trouve. Par conséquent, logiquement si vous frappez avec le Monouchi vous devez interpréter le fait que la tête de l'ennemi recule, si vous coupez avec le Boshi vous devez interpréter qu'il ne le fait pas. Est-ce que cela importe ? Pas vraiment. La description de la forme, sa logique (Riai/Bunkai) est un cadre pour donner une base à l'apprentissage correct du déplacement du corps.
Revenons en arrière. Je vois souvent des débutants faire des Katas à deux en se penchant vers l'avant de sorte que le Monouchi soit correctement positionné sur la cible. Ce que cela signifie, c’est que les pieds sont au mauvais endroit, et qu’il faut se pencher en avant pour compenser. Une erreur pour en couvrir une autre, avec la perception que frapper la cible est la chose importante. Si apprendre à toucher la cible est l’aboutissement, alors ils l’ont réalisé. Je rétorquerais qu’apprendre à juger de la bonne distance - mettre les pieds au bon endroit – et maintenir une bonne posture est la clé, la raison et le but de l’entraînement.
Quand vous arrivez à faire cela, le sabre touche la cible.
C’est ainsi en Iaido. Si vous vous préoccupez de ce que l'ennemi est en train de faire, de ce que vous coupez, vous mettez toute votre attention au bout du sabre et vous la retirez de la façon dont vos pieds et votre corps délivrent le sabre.
Quand vous voyez que l'ennemi se déplace, alors l’entraînement, qui a conduit à savoir où mettre les pieds en relation avec l'ennemi, vous permettra toujours de frapper la cible. Donc apprendre le déplacement correct des pieds est seulement la première étape, comprendre le déplacement des pieds vient ensuite, être capable de l’ajuster selon l'endroit où l'ennemi se situe vient après. Quand ces éléments fonctionnent correctement, le sabre terminera toujours sur la cible.
D’abord Metsuke, puis Ashi Sabaki, ensuite Tai Sabaki. En dernier, Ken Sabaki.

Peter West, 7e dan Kyoshi, Myoken Dojo.

Voeux 2024