vendredi 29 juin 2018

Kin Taylor "que fait il ?"


Que fait-il, celui-là ?

Par Kim Taylor Sensei, 7e dan Renshi (Sei Do Kai, Canadian Kendo
Federation) billet FaceBook du 12 mars 2018.

Vendredi nous avons pratiqué le Seitei Iai. Hier, nous avons pratiqué le Seitei Iai. Je ne suis pas très chaud pour faire la même chose deux cours de suite parce que je suis embarrassé. Je ne sais pas quoi dire dans le deuxième cours, j'ai déjà tout dit au premier cours et maintenant la classe sait que je n'ai plus rien à dire. Dire les mêmes vieilles
rengaines encore et encore semble être ce que je fais de mieux ces jours-ci.
Cela dit, une partie de ce dont nous avons parlé hier soir était l'importance “du temps passé à la pratique”. Un des élèves est là depuis environ 10 ans et un autre depuis 7 ans. Ni l'un ni l'autre n'ont besoin de plus d'instruction sur le "comment faire", l’un est 4e dan et l’autre est un 3e dan avancé. Il y a une différence dans leurs Kata et nous les avons filmés avec leurs téléphones pour qu'ils puissent le voir. La différence se fait sur la durée du temps de pratique sur le parquet.
Ce qu’il y a de bien à propos du Iai, c’est que vous pouvez pratiquer de votre propre chef. Vous pouvez pratiquer dans le Dojo par vous-même, vous pouvez pratiquer dans votre maison, sans sabre à la main, peut-être dans un parc. Vous pouvez pratiquer dans votre tête dans un embouteillage tout en conduisant en allant au travail.
Il n'y a personne devant vous quand vous faites un Kata, rien pour vous déséquilibrer ou interférer avec votre timing. Cela signifie qu'il n'y a rien du tout pour vous empêcher d'adopter une posture parfaite, un timing parfait, des coupes parfaites, un équilibre parfait. Le Iai est énervant quand vous arrivez au passage de grade à cause de tous les Mr. Picky ( arbitres pointilleux ) du Jury. Mais vraiment, 12 Kata faits pendant 30 ans signifient un élève sacrément paresseux s'ils ne sont pas parfaits aux environs de 20 ans.
Le Iaido est le lieu où l'on vous enseigne à être parfait, où vous pouvez être parfait. Alors qu'est-ce que le Iaido vous enseigne ? L'impossibilité de la perfection et comment accepter cela, tout en essayant de l’atteindre quand même. Le Iaido est votre opportunité d'apprendre comment persévérer.
Vous avez besoin de deux choses pour le Iai. Un enseignant et du temps. Nous parlons ici de Kata standardisés afin de les "apprendre" dès votre premier jour, où vous pourrez vous en sortir avec plusieurs enseignants qui vous diront quel pied s’avance sur quelle coupe, mais une fois que vous avez appris la forme générale vous n'en avez plus besoin... . Avoir douze personnes qui vous donnent leurs douze opinions différentes de ce qu’est la norme n'est pas utile. On dit que vous devriez connaître les Kata vers le 3e dan. Le manuel de référence dit que vous devez avoir un Nukitsuke correct, un Kiritsuke correct, un Chiburi correct et un Noto correct pour passer le 3e dan. Il faut 4 ans pour apprendre 12 Kata. Vous pouvez obtenir un diplôme d’ingénieur en 4 ans et ensuite ils vous laissent concevoir des trucs dangereux, donc 4 ans, c'est sûrement assez de temps pour apprendre les pas de danse de 12 courts Kata.
Mais il y a des grades au dessus du 3e dan. Oui, il y en a. Vous pouvez apprendre
le croquet dans un court laps de temps, 4 ans peut-être, mais vous n'allez pas faire partie de l'équipe olympique de croquet à moins d'y consacrer beaucoup plus de temps. Pour les grades au-dessus du 3e dan le manuel nous donne d'autres indications, comme "pour un 4e dan il faut être meilleur qu’un 3e dan" et pour un 5e dan "mieux qu’un 4e dan". Un excellent traducteur professionnel nous a donné la version anglaise du manuel japonais pour les grades supérieurs il y a un certain temps. Il s’agit de quelque chose comme excellent, plus excellent, encore plus excellent.
Utile ? Eh bien oui. Cela signifie continuer à pratiquer et espèrer que vos juges connaissent les trois niveaux d'excellence. Cet essai est-il juste celui d’un vieux type essayant d'éviter de dire autre chose que ce qu'il dit toujours dans chaque cours ? Est-ce que c'est juste enseigner les pas de danse et ensuite enseigner les pas de danse et ensuite, quand on s'ennuie, dire "pratiquez" ? OK, essayons ça.
Mae et Ushiro : Ce sont vos basiques, vous apprenez à avancer avec les hanches,
à sortir votre sabre horizontalement et à couper verticalement. Comment faire la transition entre eux, comment se déplacer à genoux sur le parquet. Comment exprimez-vous Seme et maîtrisez-vous votre attaquant ? Comment saisez-vous le timing/le souffle de votre adversaire?
Uke Nagashi : Celui-ci et les deux suivants sont en Go no Sen, vous êtes en
retard, comment vous rattrapez-vous ? Vous êtes attaqué, vous n'êtes pas en
avance sur l'adversaire cette fois. Comment gérez-vous cela ? Uke Nagashi vous
donne un mouvement défensif, une déflexion et une coupe en angle à
apprendre. Apprenez à couper quelqu'un qui est tout juste à votre portée.
Tsuka Ate : Deux adversaires qui sont proches, proches, proches ! Vous pouvez
apprendre à faire face à cela, utilisez le pommeau, utilisez le sabre en travers de
votre corps pour le raccourcir. Terminez votre apprentissage sur la façon de vous
déplacer sur les genoux en apprenant Tate Hiza.
Kesa giri : Encore un autre angle de coupe et pour autant en montant. Difficile,
vous devez apprendre à assouplir votre poignet et utiliser vos doigts pour
obtenir la vitesse de la pointe du sabre, ou alors vous vous retrouvez penché sur
le côté et à la portée de votre adversaire. Maintenant, vous devez comprendre comment couper de cette position "planté dans le plafond" au-dessus de votre épaule droite (un poing en avant et à l’extérieur). C'est le même angle que Uke Nagashi mais ce n'est pas la même coupe. Pas du tout. À moins que vous n’ayez pas remarqué une nouvelle chose à apprendre et que vous laissiez tomber la pointe derrière vous pour fouetter, comme si vous aviez fouetté toutes les autres coupes, y compris Uke Nagashi avant cela. Qu'apprenez-vous ? Comment couper à partir d'une position où vos mains sont déjà en position de coupe. Pourquoi ne pas juste faire ce que vous avez déjà fait avant ?
Que se passe-t-il si vous êtes à 15 cm au-dessus d'un poignet parce que vous
avez repoussé votre adversaire et qu'il a reculé ? Est-ce que vous levez le sabre
au-dessus de votre tête avec le geste de fouetter à nouveau ? Son sabre est en position d’attaquer et vous venez juste d'échouer dans votre attaque. Ne serait ce pas une bonne chose si vous pouviez attraper son poignet directement depuis ces 15 cm ?
Morote Tsuki : Voici une coupe à une main, est-ce que vous “dégainez dans la direction de la cible” ? Voici une chance d'apprendre quelque chose sur la distance, essayez de dégainer vers le haut et sur la cible, peu importe la coupe, regardez votre poignet, l’adversaire peut-il saisir votre poignet tout en restant hors de portée de votre coupe ? Juste parce que vous faites du Iaido avec personne en face de vous n'est pas une excuse pour ne pas savoir ce qui se passe si quelqu'un qui n'est pas complètement stupide se tient devant vous. C'est la transition de Kasso Teki qui est plus lent et plus bête que vous à Kasso Teki qui est meilleur que vous. Votre Iai est peut être beau, mais est-il futé ?
Sanpogiri : Trois adversaires ? Des angles de 90° et un angle de 180° ? Quel est
le timing, quel est le mécanisme ? Qu'est-ce que To-Ri ( scénario du sabre ) ?
Nous savons comment nous défendre avec un sabre incliné au-dessus de notre tête, nous l'avons appris avec Uke Nagashi. Certains de ces mouvements sont-ils ce mouvement ? Non. Alors, comment composons-nous avec les ennemis tout autour ? Metsuke, Seme, garder la pointe du sabre dans le visage de quelqu'un, le pommeau vers le visage, le Hasuji et se sortir de sous une coupe. Des trucs à apprendre à coup sûr. To-Ri ? Une forêt de sabres, gardez la lame au dessus de votre tête si vous n'êtes pas sûr du nombre de personnes qui coupent et quand. Il y a eu deux fois ajout de Kata au Seitei Gata. Ils ont probablement été ajoutés pour d'autres raisons que le Kendo no Kata en a dix et le Jodo douze. J'espère.
Ganmen Ate : Tsuka Ate debout. J'espère que cela pourrait nous donner une idée
de ce qu’un Kata assis pourrait donner debout. Non ? OK, il y a une façon de tourner ici qui est différente de la façon dont on tourne dans Morote Tsuki, pourquoi ? Cela pourrait-il être lié à la différence entre couper d’au dessus de la tête avec deux mains et de frapper avec une ?
Soete Tsuki : Ici, nous avons une coupe oblique d’au dessus de la tête qui n'est pas comme Uke Nagashi. Ici, notre adversaire est trop proche, là il est presque trop loin. Faites avec.
Shihogiri : Quatre adversaires, pas vraiment différent de Sanpogiri alors pourquoi le Kata est-il ici ? Juste pour y ajouter les deux derniers Kamae du Kendo ? Waki gamae et ... Est-ce Gedan ici ou pas ? Vous décidez. Cette dernière coupe, depuis Waki gamae, pourquoi est-elle si grande ? Nous passons de compact et petit (frapper sa main alors qu’il essaie de dégainer vers nous) à cette longue et énorme coupe. Qu'est-ce que cela nous enseigne ?
Soho Giri : "C'est Kiri Kaeshi" ( coupes répétitives ) nous dit-on. Qu'est-ce que c'est ? Peut-on parler de "surcharge" ? Peut-être, qu'en est-il du jeu de jambes de Kiri Kaeshi ? Y a-t-il des frappes du pied dans le Iaido ? Devrait-il y en avoir ? Ici ? Essayez.
Nuki Uchi : Essayez de dégainer vers la cible, allez-y, essayez. Quand est-ce que
votre main droite arrive sur la tsuka ? Quand votre main gauche vient-t-elle ?
Est-ce que vous venez juste de vous piquer dans l'aisselle ? Avez-vous attendu
trop longtemps et avez-vous été frappé dans le torse ? Est-ce qu'un simple Kata
comme celui-ci est un Kata facile ?

Est-ce que l’un d’entre eux est facile ? Est-ce que le Iaido consiste à apprendre
12 formes et à les faire de plus en plus précisément pendant 30 ans ?

Posez-vous la question, « que fait-il celui-là » ?

Kim Taylor, 7e dan Renshi, Sei do Kai (Canada), 12 mars 2018

vendredi 15 juin 2018

Kokoro


Dojo Shidokan.


Kokoro.

Kusama senseï a évoqué, lors du stage nationale français de Metz en février 2018, la nécessité de réfléchir au pourquoi de notre pratique. Il a utilisé le terme « kokoro » pour qualifier la profondeur de notre attachement au Iaïdo, le bienfait personnel que l'on en retire et surtout notre relation avec les autres.
Kokoro peut être traduit par cœur, mais dans le sens « profondeur des sentiments ». Le but ultime de la pratique martiale, continue Kusama senseï, n'est pas d'acquérir des facultés exceptionnelles, mais est avant tout « l'élévation de l'âme, l'amélioration de l'esprit et de nos relations humaines ». Si nous pratiquons juste pour faire des gestes, il ne peut y avoir de progression réelle et profonde.
Cette notion de cœur dans la pratique doit être intégrée dans notre évolution dès le départ car elle est montrée par le bon enseignant, ajoute Kusama senseï. C'est lui qui est en charge de veiller à transmettre, par son exemple, le juste comportement. L'enseignant doit donner son meilleur cœur pour démontrer le iaïdo. Il ne doit pas seulement s'attacher à faire de beaux gestes corrects mais aussi de donner un esprit à la pratique en démontrant un shizeï correct, un comportement emprunt de courtoisie, d'humilité, de sincérité, de compassion, d'ardeur et de conviction. L'enseignant doit surtout démontrer de grandes qualités de cœur en montrant son attachement et sa dévotion à sa pratique, mais aussi à ses élèves. C'est de cette façon qu'il peut maintenir l'attachement des élèves à une pratique continue avec une relation basée sur le cœur.
Plus de dix ans auparavant, Ogura senseï utilisait déjà la même notion de kokoro pour qualifier la meilleure façon d'évoluer dans la pratique du iaïdo. « Le iaïdo c'est le kokoro, le vrai sabre est celui du cœur pur » disait-il. Plus on évolue, plus les gestes deviennent justes et beaux, mais aussi plus les défauts se remarquent aisément. Si l'esprit n'est pas correct, le sabre ne peut agir librement. Le sabre n'est pas fait avant tout pour tuer mais pour se protéger. C'est une arme magnifique, élaborée avec tout le cœur de l'artisan forgeron. La porter, doit se faire avec respect et l'utiliser, doit se faire avec circonspection. Avant de tuer, il faut user de toutes les autres possibilités.
La violence de l'action de couper avec le sabre doit être maîtrisée par la bonté de notre cœur. C'est ce qui démontera un calme serein à notre pratique, une juste saisie de l'opportunité et une vive attention à notre kasso téki (adversaire invisible). Cette dualité Yin-Yang équilibrée est le manifeste d'un pratiquant accompli.
La réflexion pour acquérir le bon kokoro doit passer par une profonde remise en question, un nettoyage de tout ce qui est malsain dans notre esprit et dans nos attitudes. Le mensonge n'est plus permis, la parole doit être vraie, authentique, venant en droite ligne du cœur et non d'une volonté d'impressionner. Les gestes doivent être purs et précis, logiques et rythmés par l'idée martiale autant que par la compassion.
Cette énergie authentique développée par le kokoro est visible autour de nous et provoque bonheur aux autres. Nous en faisons profiter nos proches qui eux-mêmes nous font profiter de leur bonheur. Cette chaîne heureuse, nous avons la responsabilité de ne pas la rompre et au contraire de l'entretenir fermement en nous efforçant de provoquer sourire et joie dans notre entourage.

mercredi 6 juin 2018

Chiba Senseï


Considérations sur l’art du Iaido

Par T.K. CHIBA Sensei
8e dan Aikido Shihan
Sansho: The Journal of the United States Aikido Federation - Volume 4 No. 1: Spring 1986

T.K. Chiba Sensei (5/2/1940-5/6/2015) l’un des derniers élèves de O’Sensei Morihei Ueshiba
(fondateur de l’Aikido) disait que l’Aikido reposait sur deux roues, Le Sabre et le Zen.
Lui-même moine Zen et redoutable guerrier sur le tatami, il pratiquait une forme très épurée de
Iaido apprise auprès de Takeshi Mitsuzuka Sensei, lui-même élève de Nakayama Hakudo Sensei,
refondateur du Muso Shinden Ryu.

Considérations sur l’art du Iaido

De plus en plus, alors que l'Aikido devient de plus en plus informe et sans racines, il semble animé
par l'irrésistible idée d'expression libre et se retrouve piégé par le désir de l'individualisme. Comme cela se produit, je trouve que mon coeur penche d’avantage vers l'art du Iaido qui me donne un plus grand sens de la purification dans le rituel. Mon intérêt pour le Iaido réside uniquement dans les formes classiques (koryu) et non pas dans celles qui ont été modifiées dans la période actuelle. Je suis en désaccord avec la tendance moderne de l'art tel qu’il est pratiqué largement dans le Japon d'aujourd'hui, avec sa mentalité qui mène à une pratique devenue de plus en plus compétitive et théâtrale.
J’ai toujours conduit ma pratique du Iaido en parallèle avec ma formation en Zen. Il y a un lien fort
entre les deux disciplines en particulier en ce qui concerne l'immobilité et le mouvement, la vie et la mort, la concentration et la libération de soi-même qui représentent les questions fondamentales qu’il me reste à résoudre au sein de ma propre quête dans la pratique des arts martiaux comme mode de vie. Toutefois, en ce moment je suis particulièrement attiré par cet aspect de l’entraînement au Iaido où mon expérience va au delà de l'explication. Toute forme d'expression humaine, que ce soit le mouvement, le son, l'écriture, les mots, même le silence, est seulement une parcelle de ce qui se cache vraiment sous cette expérience.
Cependant, je suis toujours connecté à cet espace illimité où chaque expression de l'homme trouve sa racine absolue. Plus je mets d'effort dans l’accomplissement de mes formes plus je me sens divisé, ce qui, paradoxalement, me conduit à une plus grande conscience de ce qui sous-tend mon geste et mon effort délibéré.
On dit que le principe du Iaido est : « Saya no uchi - no kachi » ce qui se traduit littéralement
par « la victoire à l'intérieur du fourreau » ou « la victoire avant que la lame ne soit tirée du
fourreau ». Cela signifie que l'essence du Iaido doit être trouvée dans le moment de tranquillité
avant que le mouvement ait commencé. En d'autres termes, dans la mise en oeuvre du mouvement
physique et non pas dans le mouvement physique lui-même.
Qu'est-ce que cela signifie pour moi ?
En Iaido, chaque fois que je tire mon sabre, je fais face à la frontière entre la vie et la mort,
à chaque instant avant que le sabre ne quitte le fourreau; Et, que cela soit bon ou mauvais, je laisse
aller à son terme. Dans chaque action réside toute une vie, émergeant du «vide», respirant jusqu’à
son terme, mourant et retournant au «vide». Il ne peut y avoir d’échappatoire, de trucs, d'excuses au
fait que la vie soit la même pour chaque être. Au moment où la lame quitte le fourreau, je vais mourir, le monde entier va mourir, car sans la mort il n'y a pas de purification.
Qui a appelé le premier les arts martiaux arts de légitime défense ?
La signification spirituelle dans le Iaido classique, par exemple dans Shoden (Omori Ryu) se trouve dans Junto, dans lequel on apprend le comportement rituel de seconder une personne lors de son auto-destruction consciente (Seppuku). La force du Iaido classique réside dans cette forme, celui qui l’apprend, à tuer, est aussi celui qui va la recevoir, la mort, quelque soit la situation et à un moment donné. Et cette base éthique profonde ne se retrouve dans aucun autre art de combat qui existe aujourd'hui.
Il est souvent dit que le Iaido traite avec un ennemi imaginaire, peut-être est-ce le cas, cependant
qu’y a-t-il de plus réel que de retourner la lame vers soi-même, à chaque dégainement et
réalisation ? Après tout, qu’est donc Bouddha sans moi ?
L'art du Iaido, son essence, ainsi que sa profonde jouissance, ne peut être séparé du fait
que nous utilisons le sabre japonais pour nous entraîner. Plus on s’approche du coeur du Iaido, plus
on apprécie la beauté, la puissance et la fonction du sabre particulier qui est utilisé. L’« instrument
du divin » ou « l'âme du Bushi » (Samourai), comme on l’a nommé tout au long de l'histoire du Japon, porte une signification spirituelle pour ceux qui l’ont conservé précieusement. Il n’était pas
seulement une arme de combat mais était plutôt un symbole de la dignité avec laquelle le guerrier
détenait la vie et la mort.
Le Bushido (la voie du guerrier) symbolisait également la vertu d’un mode de vie martiale
dans lequel sagesse et pouvoir de décision étaient son essence propre. Le geste (acte, fonction) de
« coupe » qui est la raison d’être ultime du sabre japonais, est symbolisé par son pouvoir de distinguer et de juger le faux du juste, ce qui est destructeur de ce qui est constructif, en là repose sa sagesse. Cependant, la sagesse seule n'a aucune valeur à moins qu’elle ne soit mise en pratique et
c’est là où le pouvoir de décision est essentiel pour la mener à bien.
En général, en tant que conclusion de ce court article, les personnes qui utilisent une lame
d'imitation pour leur entraînement de Iaido peuvent apprendre la forme correctement, mais leur progression aura tendance à se limiter à un développement visuel et superficiel. Je conseille aux étudiants que la véritable progression en Iaido, sans aucune exception, réside dans le sabre qui est
utilisé pendant l’entraînement. C’est ma ferme opinion que même le sabre qui a été conservé précieusement pendant des siècles ne doit pas être laissé à l’abandon mais utilisé, car l'esprit du sabre est une seule et même chose que la personne qui l'utilise.

vendredi 1 juin 2018

Suburi-Kihon

Suburi Kendo

Suburi / Kihon
                                                                       Kihon Jodo

Sources : Wikipedia (versions anglaise et française) - Dictionnaire Franco-japonais - Les italiques sont du traducteur.

Suburi (素振り: oscillation; balancement; mouvement des bras) mot japonais pour des exercices de balancement [swings ] utilisés dans des sports tels que le baseball, le tennis, le golf, et dans les arts martiaux. En dehors du Japon, le mot est utilisé exclusivement pour des exercices de coupe individuels et répétitifs utilisés dans les arts martiaux japonais tels que Kendō, Aikidō, Iaidō et Kenjutsu. On utilise souvent un Shinai (pour le Kendo), Bōkken, Suburitō, ou même Bō Tanren. Un Iaitō ou un Shinken peuvent également être utilisés, bien que plus rarement.
Quelques types courants (ceux-ci peuvent varier selon les styles) :
  • Katate-suburi (片手素振り) : En tenant l'arme avec la seule main gauche (qui est censée être la main la plus puissante).
  • Haya-suburi (速素振り) : Suburi rapide où l’on coupe en avançant et où l’on prend une garde Jodan en reculant, les pieds doivent glisser sur le sol. Parfois appelé Choyakumen.
  • Chōyaku-suburi (跳躍素振り) : Incorporant un saut coordonné lors de la frappe.
  • Jōge-suburi (上下素振り) : Frappes avec un mouvement de balancier, [mune ] touchant presque le bas du dos puis vers l’avant [kissaki ] touchant presque le sol.
  • Naname-suburi (斜め素振り) : Frappes alternatives en diagonale, coupant à travers le torse de l'adversaire, en commençant par une coupe à gauche.
  • Shōmen-suburi (正面素振り) : Frappes sur le front d'un adversaire.
  • Zenshin-kōtai-shōmen-suburi (前進後退正面素振り) : Frappes sur le front d'un adversaire, en commençant en avançant puis en reculant.
  • Sayu-men-suburi (左右面素振り) : Frappes alternatives sur le front d'un adversaire, en commençant par votre droite.
Les Suburi sont utilisés comme un échauffement avant que la pratique réelle commence, habituellement exécutés par séries de dix, bien que parfois des séries de cent soient utilisées (en particulier avec Naname-suburi et Shōmen-suburi). Ils servent à relâcher les poignets (Naname-suburi) et à élever la fréquence cardiaque (Haya-suburi).
En pratique :
- Le pratiquant se doit de chercher la fluidité du mouvement. Les mouvements hachés et
saccadés sont à proscrire.
- La souplesse ne s'acquiert qu'avec des mouvements très amples.
- La prise du Bōkken ne doit être ni trop dure ni trop molle. Les Sensei ont l'habitude
d'employer l'analogie avec la tenue au creux de la main d'un oiseau : trop fortement on le tue, trop faiblement il s'envole.
- La fatigue n'apparaîtra rapidement que si le pratiquant est trop crispé.
- La rapidité [sauf dans les haya-suburi ] et la puissance ne sont pas les critères principaux : la pratique vise à travailler la précision, le contrôle, la forme exacte et un rythme harmonieux.


Kihon (基本,きほん) : Terme japonais signifiant "bases, fondements, principes" Le terme est utilisé pour désigner les techniques de base qui sont enseignées et pratiquées en tant que fondement de la plupart des arts martiaux japonais.
La pratique et la maîtrise des Kihon sont essentielles à tout entraînement avancé et comprennent l’entraînement en plusieurs rubriques :
  • Techniques de base
  • Postures de base
  • Déplacements de base
Mais les Kihon comprennent également les représentations basique des Kata. Les Kihon sont non seulement la pratique des techniques, mais ils entretiennent aussi le Budōka dans un esprit et une attitude corrects à tout moment.
Les techniques des Kihon sont souvent pratiquées à plusieurs occasions durant chaque
séance d’entraînement.
Si l'on compare un Budō à un langage, alors les Kihon sont le vocabulaire de base, les Kata sont des phrases toutes faites et les « applications » (Bunkai et entraînements à deux type Kumite) sont des mises en pratique dans le langage courant.

Voeux 2024