mercredi 26 août 2020

Koyo

 


Dojo Shidokan.



Koyo.



Momijigari en période automnale est le pendant de Hanami, les fêtes de printemps lors de l'éclosion des fleurs de cerisier Sakura. Koyo est le rougissement, dès le début d'automne, des feuilles d'érable. Momijigari est la chasse au rouge, formidable traque des fanatiques de la couleur rouge sombre des feuilles d'érable en fin d'année.

Les différentes variétés d'acer japonicum (érable japonais) forment de multiples variantes de teintes dès septembre. Divers autres paramètres comme la nature des sols, le taux d'humidité, la température ou l'ensoleillement peuvent modifier d'un jour à l'autre et d'une année à l'autre la coloration des feuillages de ces arbres magnifiques. Le spectacle, long de près d'un mois, change chaque jour et est différent d'année en année. Les couleurs flamboyantes de ces arbustes pleureurs ou arbres majestueux variant du rouge orangé au rouge grenat ravissent l'esprit poétique des japonais. Ils y voient la splendeur de l'aboutissement ou la chaleur de l'accueil de fin de vie laborieuse. Les tapis colorés, du jaune au brun foncé, de feuilles tombées au pied des arbres sont de supers décors naturels pour artistes poètes, peintres ou photographes.

Dès le 12e siècle les aristocrates et esthètes de la classe des seigneurs de guerre se pâment devant ce spectacle flamboyant qui leur rappelle les champs de bataille couverts du sang de leurs ennemis, mais aussi de leurs amis disparus. Le tapis rouge des feuilles terminant leur vie au pied des arbres est un spectacle poétique qui est offert par la nature pour montrer le côté éphémère mais magnifique de l'existence. Ce phénomène naturel de transformation des feuillages par la perte de chlorophylle est emprunt de spiritualité bouddhiste, démontrant que la vie n'est qu'un passage, mais aussi taoïste, par sa simplicité naturelle à laquelle l'homme est attaché, et également shintoïste, car cette nature resplendissante est habitée par des forces divines.

Les diverses fronts, Zensen, étapes d'évolution du Koyo, du nord au sud et à travers tout le Japon sont annoncés comme ceux du Sakura, par les médias locaux ; TV, radio, et journaux. D'autres essences participent aussi au spectacle forestier, mélèzes, bouleaux, sorbier, hêtres et chênes font partie de la magie picturale. Le ginkgo biloba, Ichô, est aussi admiré pour sa somptueuse couleur automnale jaune doré qui s'assortit très bien avec le rouge vermillon de l'érable. La contemplation de ces assortiments de couleurs provoque des émotions fortes, véritable quête poétique de nombreux japonais.

Les motifs Koyo se retrouvent sur les magnifiques kimonos féminins et autres décors d'objets usagers tels que napperons, vaisselles, ombrelles ou petits mobiliers laqués. Des pâtisseries reprennent le motif de la feuille d'érable à cinq doigts, le parfum y est même incorporé.

samedi 8 août 2020

Sichi Fukujin

 

Shichi Fukujin (七福神), les sept dieux du bonheur, viennent de confessions religieuses différentes (shintoiste, bouddhiste, taoïste et brahmanique) et d'origines géographiques diverses .

Le Japon étant une nation insulaire où le commerce maritime a toute son importance, ces divinités sont souvent représentés sur le Takara-Bune, le "navire des trésors". Les trésors transportés par le bateau sont:
la Bourse Inépuisable, le Chapeau Invisible, le Manteau de la Chance, le Maillet de Richesse, le Rat Poursuivant le fantôme, le Sac Plein de Riz et la Clef Magique. On dit qu'il navigue dans le port à la veille de la Nouvelle Année pour apporter bonheur et richesse durant toute l'année à venir.

Voici les sept divinités du Bonheur sans égale répartition, une femme pour six hommes:

Benzaiten ou Benten déesse du savoir et des sciences souvent représentée avec un instrument de musique Biwa et un serpent blanc, son domaine est l'art, l'éloquence, le monde féminin et l'amour.

Bishamon Représenté avec une armure et une lance, un temple à la main, il est le protecteur de la prospérité et de la religion, mais aussi dieu de la guerre.

Daïkokuten ou Daikoku dieu de la richesse et du commerce, représenté avec un visage rond et souriant, portant un sac et un maillet de bois, protecteur des fermiers.

Ebisu dieu des pêcheurs, représenté avec un poisson et une canne à pêche, protecteur du travail honnête, de la prospérité et des marchands.

Fukurokuju Le vieillard avec sa longue tête chauve et sa barbe blanche, incarne la virilité, la fécondité, la richesse, la longévité et de la sagesse.

Hotei représente avec son grand sourire et son gros ventre, la générosité, la fortune et l'abondance.

Jurojin Représenté avec une longue barbe blanche, une canne et accompagné d'un cerf, c'est le dieu de la longévité et de la prospérité.

Les Sept Divinités du Bonheur sont apparues à la période de Muromachi (XIVe siècle) où elles étaient honorées par les nobles, les samourais et les commerçants puis petit à petit sont devenues plus populaires et honorées avec des temples bien identifiés. Pendant les fêtes du Nouvel An de nombreux Japonais vont faire offrande dans des temples dédiés aux Shichi fukujin, afin de s’assurer prospérité, bonheur et bonne santé pour l’année à venir .

La coutume du Hatsuyume

«Hatsuyume» désigne le premier rêve que vous avez, soit dans la nuit du 1er au 2 janvier soir ou du 2 au 3 janvier. C'est une coutume du Nouvel An au Japon. La croyance des anciens veut que ce qu'ils rêvent cette nuit devienne vrai pour l'année qui arrive. Il suffit de placer l'image du Takara-Bune avec son équipage des Sept Divinités du Bonheur sous son oreiller avec le texte palindrome suivant:
Nakaki-yo no 
To no nefuri no 
Mina mesame 
Naminori-fune no 
Oto no yoki-kana

pour avoir un rêve plein de chance. Si le rêve n'est pas bon il vous suffit de prendre l'image et le texte, aller à la rivière la plus proche pour les laver dans l'eau claire et ainsi changer votre mauvaise chance pour une bonne. On peut aussi brûler le papier pour se dégager du mauvais sort.

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Voeux 2024