Dojo
Shidokan.
Reïshiki.
Le
Reïho (étiquette des saluts) a déjà été évoqué, mais il est
indispensable d'insister sur la profondeur de ces bonnes manières.
C'est dans le Reï que l'on peut voir un pratiquant engagé et
responsable. Lors d'un examen, le salut est la première chose qui
retiendra l'attention du jury. La traduction de Reï c'est salut,
mais la calligraphie japonaise est bien plus riche de sens et cela
veut plutôt dire : faire offrande à l'autre de sa profondeur
de sentiment, de ce qui est divin en nous.
Alors
que d'ordinaire, le japonais cherche à ne pas montrer ce qu'il
ressent, dans le salut, il veut montrer son respect et son désir de
communiquer par un geste simple mais très riche en finesse. Toute sa
richesse intérieure est dans son attitude et dans sa gestuelle en
faisant le Reï. C'est aussi le respect de la tradition et des
ancêtres. Vivons ce moment unique avec attention, il n'est pas
banal.
Déjà
dans le vestiaire du dojo, l'attention doit être au Reïho. Si
l'habillement est incorrect, la pratique le sera aussi. En prenant
son équipement à la maison, l'attention est aussi au Reïho. En
saluant sa famille, ses collègues de travail, ses supérieurs,
l'attention se fait ainsi naturellement avec la même intensité
qu'au dojo.
Reïshiki,
c'est la charte d'engagement du pratiquant à suivre les règles de
bienséance dans la pratique à l'intérieur d'un dojo. Après
quelques années, cela devient une règle de vie constante et
naturelle, totalement imprégnée dans la vie courante et dans
l'esprit de celui qui pratique avec engagement.
Saluer
c'est vénérer, avec modération et humilité, les choses comme les
personnes. Mais on ne salue pas de la même façon un mur d'honneur,
le tatami, un senseï, un partenaire ou une arme. Chaque salut doit
avoir une fonction riche de sens dans notre esprit. Savoir pourquoi
on salue est primordial et cette raison est personnelle. Il doit y
avoir un sens particulier à chaque chose que l'on fait, cela permet
la profondeur du Reï.
Respecter
la position de chaque chose et de chaque personne est impératif.
Dans le dojo, le mur d'honneur est le Shomen ou Kamiza (s'il y a un
autel ou une présentation graphique). Le senseï se place dos au
Shomen. En face de lui, c'est le Shimoza, mur devant lequel se
placent les élèves. A droite du senseï se placent les débutants
(Kohaï), à gauche les plus anciens (Sempaï). Le mur de gauche par
rapport au senseï est le Joseki, côté des anciens et des invités.
Et le mur de droite est le Shimoseki, sortie et entrée dans le dojo.
Se positionner par rapport aux autres partenaires demande aussi, en
iaïdo, avec une attention particulière dès que l'arme doit être
sortie du fourreau.
Savoir
anticiper c'est se sauvegarder. Celui qui a à l'esprit ce qu'il fait
est attentif à toute chose qui permet de mieux faire. Être serein
permet d'être disponible. L'esprit apaisé permet la réaction
foudroyante.
Cultiver son esprit dans la recherche d'une attitude correcte et
sereine pour chaque action est un art de vivre qui pousse
naturellement au respect, voire même à la crainte, si le désir de
perturber est présent chez l'autre.
Les hommes à l'étiquette parfaite sont généralement les plus
dangereux car ils ont une grande maîtrise d'eux-même, en même
temps qu'un grand respect de ce qu'ils pratiquent, donc forcément
ils possèdent une grande connaissance de leur art.
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