samedi 23 février 2019

Reïshiki


Dojo Shidokan.


Reïshiki.

Le Reïho (étiquette des saluts) a déjà été évoqué, mais il est indispensable d'insister sur la profondeur de ces bonnes manières. C'est dans le Reï que l'on peut voir un pratiquant engagé et responsable. Lors d'un examen, le salut est la première chose qui retiendra l'attention du jury. La traduction de Reï c'est salut, mais la calligraphie japonaise est bien plus riche de sens et cela veut plutôt dire : faire offrande à l'autre de sa profondeur de sentiment, de ce qui est divin en nous.
Alors que d'ordinaire, le japonais cherche à ne pas montrer ce qu'il ressent, dans le salut, il veut montrer son respect et son désir de communiquer par un geste simple mais très riche en finesse. Toute sa richesse intérieure est dans son attitude et dans sa gestuelle en faisant le Reï. C'est aussi le respect de la tradition et des ancêtres. Vivons ce moment unique avec attention, il n'est pas banal.
Déjà dans le vestiaire du dojo, l'attention doit être au Reïho. Si l'habillement est incorrect, la pratique le sera aussi. En prenant son équipement à la maison, l'attention est aussi au Reïho. En saluant sa famille, ses collègues de travail, ses supérieurs, l'attention se fait ainsi naturellement avec la même intensité qu'au dojo.
Reïshiki, c'est la charte d'engagement du pratiquant à suivre les règles de bienséance dans la pratique à l'intérieur d'un dojo. Après quelques années, cela devient une règle de vie constante et naturelle, totalement imprégnée dans la vie courante et dans l'esprit de celui qui pratique avec engagement.
Saluer c'est vénérer, avec modération et humilité, les choses comme les personnes. Mais on ne salue pas de la même façon un mur d'honneur, le tatami, un senseï, un partenaire ou une arme. Chaque salut doit avoir une fonction riche de sens dans notre esprit. Savoir pourquoi on salue est primordial et cette raison est personnelle. Il doit y avoir un sens particulier à chaque chose que l'on fait, cela permet la profondeur du Reï.
Respecter la position de chaque chose et de chaque personne est impératif. Dans le dojo, le mur d'honneur est le Shomen ou Kamiza (s'il y a un autel ou une présentation graphique). Le senseï se place dos au Shomen. En face de lui, c'est le Shimoza, mur devant lequel se placent les élèves. A droite du senseï se placent les débutants (Kohaï), à gauche les plus anciens (Sempaï). Le mur de gauche par rapport au senseï est le Joseki, côté des anciens et des invités. Et le mur de droite est le Shimoseki, sortie et entrée dans le dojo. Se positionner par rapport aux autres partenaires demande aussi, en iaïdo, avec une attention particulière dès que l'arme doit être sortie du fourreau.
Savoir anticiper c'est se sauvegarder. Celui qui a à l'esprit ce qu'il fait est attentif à toute chose qui permet de mieux faire. Être serein permet d'être disponible. L'esprit apaisé permet la réaction foudroyante.
Cultiver son esprit dans la recherche d'une attitude correcte et sereine pour chaque action est un art de vivre qui pousse naturellement au respect, voire même à la crainte, si le désir de perturber est présent chez l'autre.
Les hommes à l'étiquette parfaite sont généralement les plus dangereux car ils ont une grande maîtrise d'eux-même, en même temps qu'un grand respect de ce qu'ils pratiquent, donc forcément ils possèdent une grande connaissance de leur art.

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