Dojo
Shidokan.
Musha
Shugyo.
Le
pèlerinage du samouraï. Similaire à la quête du chevalier féodal
en Europe. C'est un voyage fait de rencontres, de mises en
difficulté, de dépassement de soi, de confrontation avec les
meilleurs, d'apprentissage de l'inconnu et aussi de méditations, de
jeunes, d'abstinences. C'est un chemin physique et spirituel pour
parfaire ses connaissances et s'accomplir. Les rencontres peuvent
être des duels sous règles strictes ou des combats à mort contre
un ou plusieurs adversaires, mais cela peut aussi être des luttes
pour la survie contre des éléments inattendus, animaux sauvages,
voleurs ou brigands de toutes sortes. En revanche, parfois plus
paisibles, les visites de monastères ou d'ermites étaient aussi
prévues pour des retraites spirituelles mais aussi physiques. Les
arts guerriers faisaient aussi partie des pratiques des moines.
C'est la diversité des contacts et des découvertes qui crée
l'enrichissement du Shugyosha. Le travail en milieu fermé crée
l'appauvrissement, le vase clos c'est l'entropie.
Entropie
est un mot récent, créé en 1865 par un physicien allemand pour
définir, à partir d'un mot de grec ancien qui signifie
transformation, le degré de désorganisation d'un système
thermodynamique isolé. Ce mot a depuis été étendu à plusieurs
domaines: mathématiques, astrophysique, informatique, écologie,
science de l'information mais aussi en termes d'entreprise, d’œuvres
culturelles ou même de politique. Ce terme entropie est souvent
traduit par chaos, mais c'est un peu réducteur. Il s'agit plutôt de
démontrer que dans un système isolé, l'énergie a tendance à se
disperser le plus possible. De plus, en thermodynamique, cette
entropie ne peut qu'augmenter, d'où une dégradation inévitable de
l'énergie.
L'image
d'entropie sert donc a expliquer la nécessiter de sortir de son
domaine de confort et d'aller à la rencontre de difficultés pour
s'améliorer. Rester au chaud dans son petit dojo de prédilection ne
permet pas de devenir meilleur, bien au contraire. C'est le chemin
idéal du développement de l’ego, de la suffisance, d'énergie
dissipée.
Un
autre principe de thermodynamique des fluides démontre que plus on
échange de l'énergie, plus on crée de l'énergie. Voilà bien le
concept du Musha Shugyo, l'échange d'énergie mais aussi de
connaissances dans des rencontres variées pour enrichir son
acquisition personnelle.
En
continuant l'étude de la thermodynamique, l'échange se fait
toujours du corps chaud vers le corps froid. Le corps froid absorbant
l'énergie du chaud qui diffuse énormément. On peut ainsi mieux
comprendre l'image du guerrier ascète qui, froidement et calmement,
compense et amorti les attaques fougueuses de son bouillant
adversaire tout en y répondant avec la détermination nécessaire.
Toutes
ces images sont décrites pour faire comprendre l'utilité de
participation aux stages, de visite à d'autres dojos, de
participation à des compétitions, de se faire regarder et corriger
par de multiples senseïs. Plus on augmente les rencontres, plus on
ajoute de valeurs, de connaissances et plus on gagne en acquisition.
Ce n'est pas dans la facilité et l'isolement que l'on progresse
physiquement et mentalement. L'état d'esprit de ces rencontres
devrait rester, même dans le cadre de compétitions, un esprit
d'échange fraternel, où chacun respecte les valeurs de l'autre sans
concessions mais aussi sans jugement. Ce que l'autre veut bien vous
communiquer est un trésor, celui qui peut le saisir est toujours
gagnant, même si au premier abord le jugement est peut-être
négatif.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire